Le Salon du livre 2006 a révélé des divergences entre éditeurs

Le Monde publie aujourd'hui un bilan du Salon du Livre et des problèmes que rencontrent les éditeurs. Extrait : Que ce soit sur le vote de la loi sur le droit d'auteur ou sur les projets de numérisation des livres par le moteur de recherche Google, le SNE a semblé à la traîne. Au cours d'un débat organisé au Salon, François Gèze, PDG de La Découverte, a d'ailleurs reconnu que "les éditeurs français étaient moins avancés dans leur réflexion que les Allemands ou les Anglais".

Pour leur première venue, Google a réussi sa médiatisation. De nombreux journaux ont publié des articles sur ses projets et des interviews des deux éditeurs français qui ont déjà signé avec eux. L'expérience de weblog du Salon mené par l'organisateur a fini par trouver une "vraie" adresse (http://blog.salondulivreparis.com/) mais certainement pas un ton. On a souvent eu l'impression d'être de trop en lisant les billets enthousiastes et satisfaits d'un des deux auteurs. Le but était-il de rendre plus "attrayant" le Salon ? Fallait-il forcément en passer par des commentaires sur les hôtesses, des photos people de ses connaissances et des clins d'oeil "entre soi" ?

Est-ce que les initiatives de Google et d'Amazon représentent vraiment un progrès pour les éditeurs ?

Le site If:book pose la question dans un article passionnant. Plutôt que de chercher à inventer de nouvelles voies pour publier leur contenu sur Internet, voire l'insérer dans le véritable réseau que l'Internet est devenu, les éditeurs recherchent, par peur, des solutions cloisonnées. Et finalement Google et Amazon ne proposent pas de solutions révolutionnaires mais des livres dans un environnement fermé, protégé, sous-cloche, dans lequel on ne peut ni commenter, citer, partager, annoter, etc. A lire.

Le Salon du Livre gagné par la numérisation des ouvrages

A l'occasion du Salon du Livre, ZDNet a rencontré deux éditeurs, les Editions de l'Eclat et les Editions Serre, qui proposent leurs ouvrages sur Google Livres. Pour eux, le constat est pour le moment positif. "Au final, les livres mis en ligne sont devenus ceux qui se vendaient le mieux en librairie. Mon principe de base a donc été confirmé: le support papier est irremplaçable, mais il y a une possibilité à travers l'internet de consultation et d'information, et cela ne nuit pas au produit livre en tant que tel" expique Michel Valensi des Editions de l'Eclat qui avait déjà publié un texte l'an dernier pour défendre son choix.

A lire aussi : l'interview du responsable européen de Google Livres, John Lewis Needham, qui parle d'une centaine d'éditeurs francophones qui ont déjà rejoint le programme ; et l'interview de Serge Eyrolles, le président du SNE, sur le point de vue des éditeurs.

Un article plus détaillé sur le projet de Google

Nous en savons maintenant un peu plus sur le projet de Google. Le projet de vente d'ouvrages concernera uniquement les ouvrages proposés par les éditeurs (et non ceux sélectionnés par les bibliothèques partenaires du programme parallèle de Google). L'éditeur participant recevra la majorité des revenus, sans que Google ait communiqué pour le moment aux éditeurs contactés la répartition exacte. L'accès aux livres achetés ne serait pas limité dans le temps. Information Week détaille un peu plus le projet et annonce que deux éditeurs universitaires ont déjà signé : le britannique Taylor & Francis et le hollandais Brill.

Google vend maintenant des livres

Les éditeurs et quelques commentateurs le soupçonnaient. Les libraires le craignaient. Google propose maintenant aux éditeurs qui le souhaitent, pour le moment uniquement aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, de vendre leurs livres numérisés dans Google Book. [via Searchblog]

Un compte rendu intéressant de la London Book Fair

Un des journalistes volontaires du journal collaboratif en ligne coréen OhmyNews a fait un intéressant compte rendu du salon londonien. En résumé : le stand de Google était l'un des plus visités, un des éditeurs spécialisés qui participe au programme a donné quelques chiffres encourageants sur ce que lui apporte Google et malgré toutes les annonces récentes il y avait très peu de publicité sur les stands pour les livres électroniques. A lire en détail ici.

Un weblog pour le Salon du Livre

Sébastien Bailly, sur LaFeuille, a repéré le site : Reed Exhibitions, l'organisateur du Salon du Livre, a demandé à la société spécialisée SMG de lui réaliser un weblog. Le style est assez ampoulé voire alambiqué, mais attendons de voir ce qui en ressortira.

ps : à noter sur le site officiel du Salon (en Flash avec un écran de démarrage, était-ce vraiment utile ?), quelques conférences professionnelles intéressantes : "La diffusion électronique des livres et magazines, du rêve à la réalité", "Google Recherches de Livres : Comment promouvoir vos livres sur Internet ?" et "E-books et droits d’auteurs : comment nous protégeons nos éditeurs".

Nouvelles technologies à la London Book Fair

La London Book Fair s'est refermée hier. Et cette année, le salon a beaucoup parlé des nouvelles technologies. Pour écouter John L. Needham, de Google, parler du programme Book Search, la salle était pleine 15mn avant le début. Un avocat spécialisé, Adrian Laing, a également animé une conférence sur les droits d'auteurs. Pour lui, les éditeurs n'ont pas à supposer qu'ils peuvent numériser, stocker et diffuser des ouvrages sans l'autorisation des auteurs. Mais ne rêvons pas trop, si l'on en juge par cet article de l'éditrice de AOL Books sur son weblog, tous les éditeurs n'ont pas encore pris conscience de l'importance d'Internet pour leur métier.

Pour des éditeurs présents au salon londonien, dont HarperCollins UK, c'est Amazon qui représente une menace. Amazon n'est plus seulement une librairie en ligne : ils recrutent des professionnels du monde de l'édition, investissent dans le livre électronique (cf. notre article de l'an dernier) et se rapprochent du monde de l'édition. Mais Google continue à susciter des peurs puisque un éditeur a même appelé au boycott du moteur de recherche.

Un article sur les défis de l'édition à lire absolument

Mike Shatzkin balaye, dans ce discours prononcé devant une association d'éditeurs, la plupart des défis auxquels est confronté le monde de l'édition, des maisons d'éditions aux librairies. Sont évoqués notamment : les livres électroniques (avec un retour sur l'histoire assez instructif), la "diffusion" en ligne (l'auteur pense d'ailleurs que Google a eu un effet bénéfique sur les éditeurs en les forçant à prendre conscience et à préparer cette évolution, sans pour autant croire que Google leur nuise commercialement), la vente de livres d'occasion facilitée par Internet, les livres audio numériques, les changements qui vont intervenir dans la chaîne de distribution et d'impression, le recrutement des nouveaux auteurs, les ventes de droits et le marketing du livre. L'auteur est un consultant spécialisé dans l'édition et son long texte est passionnant.