Google Print
Rappel des épisodes précédents (épisode 3) : Les réactions aux Etats-Unis
A la suite des rumeurs sur ce fameux Projet Océan de Google (devenu finalement réalité avec l'accord annoncé avec les bibliothèques), Ernest Miller se demandait pourquoi les universités n'essayaient pas de mettre en commun leur fonds pour lancer un service de recherche public... Une idée que défendait cet autre article. Le coût de la numérisation y est sans doute pour quelque chose...
Google a réussi un joli coup de relations publiques en annonçant l'extension de Google Print. Dans l'ensemble, la presse a accueilli avec beaucoup d'enthousiasme cette annonce sur le thème du "où s'arrêteront-ils ?". Vu la notoriété de Google, chaque nouvelle fonctionnalité ou chaque nouvelle sortie génère de toute façon beaucoup de bruit.
Voir les deux articles très complets de Infotoday sur le sujet qui détaillent assez précisément l'annonce et les enjeux, tout en faisant la liste des nombreuses questions qui se posent.
Après l'annonce, John Battelle se posait quelques questions : Google permettra-t-il aux autres moteurs de recherche d'indexer ce contenu ou s'en réservera-t-il l'exclusivité ? Et surtout en quoi cela influencera-t-il son "business model" ? Comment le moteur de recherche compte-t-il se rémunérer sur les livres tombés dans le domaine public ? En proposant de l'impression à la demande par exemple ? Pour Google, c'est véritablement une nouvelle étape, car cette fois-ci c'est lui qui va mettre à disposition et "héberger" du contenu.
Mais tous les éditeurs, notamment universitaires, ne partagent pas cet enthousiasme. Ils s'inquiètent que Google ne les aient pas encore consultés alors que des ouvrages qui ne sont pas tombés dans le domaine public sont également concernés par l'accord. Terry Hulbert, patron du développement électronique et de la stratégie de l'Institut de Physique britannique déclarait à Nature : "La numérisation systématique de contenu protégé par les droits d'auteurs est quelque chose qu'ils ne peuvent absolument pas faire sans avoir l'accord des ayants-droits". Un avis que partage cet universitaire américain.
[Voir également le point de vue forcément atypique de Laurence Lessig, l'homme derrière le projet Creative Commons, paru dans le Los Angeles Times en janvier dernier].
Les libraires, qui bénéficient actuellement de l'effet prescription des bibliothèques, risquent de perdre cette partie de leur clientèle qui venait acheter les ouvrages empruntés en bibliothèque. Ils devront trouver un nouveau mode de fonctionnement face à l'opportunité que représente Google Print pour leurs clients.
Du côté des bibliothécaires, les avis sont partagés. Roy Tennant fait remarquer qu'en proposant majoritairement des ouvrages du domaine public, les bibliothèques prennent le risque que les lecteurs aillent moins dans les bibliothèques chercher de l'information plus récente et dans certains cas mise à jour et corrigée. D'autres faisaient remarquer qu'il y avait à la fois un risque et une chance dans ce mouvement-là. A l'heure où de plus en plus d'étudiants et de chercheurs se tournent vers Internet pour leurs recherches, les bibliothécaires doivent trouver leur place.
Le président de l'Association des Bibliothécaires Américains (ALA) regrette quant à lui l'absence de mise en contexte de l'information sur Google Print. On fera une recherche sur une partie du livre, sans jamais pouvoir avoir (facilement) l'intégralité de l'ouvrage. Et il craint que le projet ne repose sur un postulat complètement faux : "qu'une forme de communication, l'électronique, vienne supplanter et éliminer toutes les autres formes". Son article est disponible en PDF.
Google communique peu depuis sur son projet. Les informations, parcellaires, viennent des bibliothécaires concernés : Stanford ou Harvard.
Rappel des épisodes précédents (épisode 3) : Les réactions aux Etats-Unis
A la suite des rumeurs sur ce fameux Projet Océan de Google (devenu finalement réalité avec l'accord annoncé avec les bibliothèques), Ernest Miller se demandait pourquoi les universités n'essayaient pas de mettre en commun leur fonds pour lancer un service de recherche public... Une idée que défendait cet autre article. Le coût de la numérisation y est sans doute pour quelque chose...
Google a réussi un joli coup de relations publiques en annonçant l'extension de Google Print. Dans l'ensemble, la presse a accueilli avec beaucoup d'enthousiasme cette annonce sur le thème du "où s'arrêteront-ils ?". Vu la notoriété de Google, chaque nouvelle fonctionnalité ou chaque nouvelle sortie génère de toute façon beaucoup de bruit.
Voir les deux articles très complets de Infotoday sur le sujet qui détaillent assez précisément l'annonce et les enjeux, tout en faisant la liste des nombreuses questions qui se posent.
Après l'annonce, John Battelle se posait quelques questions : Google permettra-t-il aux autres moteurs de recherche d'indexer ce contenu ou s'en réservera-t-il l'exclusivité ? Et surtout en quoi cela influencera-t-il son "business model" ? Comment le moteur de recherche compte-t-il se rémunérer sur les livres tombés dans le domaine public ? En proposant de l'impression à la demande par exemple ? Pour Google, c'est véritablement une nouvelle étape, car cette fois-ci c'est lui qui va mettre à disposition et "héberger" du contenu.
Mais tous les éditeurs, notamment universitaires, ne partagent pas cet enthousiasme. Ils s'inquiètent que Google ne les aient pas encore consultés alors que des ouvrages qui ne sont pas tombés dans le domaine public sont également concernés par l'accord. Terry Hulbert, patron du développement électronique et de la stratégie de l'Institut de Physique britannique déclarait à Nature : "La numérisation systématique de contenu protégé par les droits d'auteurs est quelque chose qu'ils ne peuvent absolument pas faire sans avoir l'accord des ayants-droits". Un avis que partage cet universitaire américain.
[Voir également le point de vue forcément atypique de Laurence Lessig, l'homme derrière le projet Creative Commons, paru dans le Los Angeles Times en janvier dernier].
Les libraires, qui bénéficient actuellement de l'effet prescription des bibliothèques, risquent de perdre cette partie de leur clientèle qui venait acheter les ouvrages empruntés en bibliothèque. Ils devront trouver un nouveau mode de fonctionnement face à l'opportunité que représente Google Print pour leurs clients.
Du côté des bibliothécaires, les avis sont partagés. Roy Tennant fait remarquer qu'en proposant majoritairement des ouvrages du domaine public, les bibliothèques prennent le risque que les lecteurs aillent moins dans les bibliothèques chercher de l'information plus récente et dans certains cas mise à jour et corrigée. D'autres faisaient remarquer qu'il y avait à la fois un risque et une chance dans ce mouvement-là. A l'heure où de plus en plus d'étudiants et de chercheurs se tournent vers Internet pour leurs recherches, les bibliothécaires doivent trouver leur place.
Le président de l'Association des Bibliothécaires Américains (ALA) regrette quant à lui l'absence de mise en contexte de l'information sur Google Print. On fera une recherche sur une partie du livre, sans jamais pouvoir avoir (facilement) l'intégralité de l'ouvrage. Et il craint que le projet ne repose sur un postulat complètement faux : "qu'une forme de communication, l'électronique, vienne supplanter et éliminer toutes les autres formes". Son article est disponible en PDF.
Google communique peu depuis sur son projet. Les informations, parcellaires, viennent des bibliothécaires concernés : Stanford ou Harvard.
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